La fraternité en Islam

Louange à Allah, Seigneur de l’univers et de tous les hommes. Que Sa grâce, Son salut, Sa miséricorde et Ses bénédictions soient accordés à Son élu parmi Ses créatures, notre maître Muhammad l’ultime Prophète et Messager ; ainsi qu’à sa famille pure et à tous ses Compagnons. Que Sa miséricorde et Son pardon soient accordés également à leurs successeurs et à tous ceux qui les suivent jusqu’au jour Dernier.

L’Islam est une religion qui vise à établir une société  soudée, harmonieuse, solidaire et heureuse selon les règles instaurées par Allah Le tout Puissant. Parmi ces règles il y a la fraternité musulmane qui, souvent, est plus forte que la fraternité du sang.

Allah a dit dans le sens de traduction de la sourate 49 verset 10 : « Les croyants ne sont que des frères. Etablissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu’on vous fasse miséricorde »

L’Islam n’a pas laissé cette fraternité ambigüe et vague, mais il a détaillé le droit du musulman envers son frère comme suit :

–        Abû Hurayra rapporte ces propos de l’Envoyé d’Allah (paix et salut sur lui) : “Les devoirs de tout musulman à l’égard de ses frères sont au nombre de cinq: il se doit de lui rendre le salut, de le visiter lorsqu’il est malade, de suivre son cortège funèbre, de se rendre à son invitation et de lui souhaiter que Dieu lui fasse miséricorde quand il éternue.’’ Rapporté par al-Boukhari  {n°1183}, et Ahmed {2/540}, et Mouslim d’une autre voix {n°2162}. Une version de Muslim comporte ce sixième précepte: “Et donne-lui un conseil s’il te le demande ».

 

–        Abû Umara al-Barâa Ibn Azib rapporte: “L’Envoyé d’Allah (paix et salut sur lui) nous a ordonné d’observer les sept préceptes suivants: Il nous a ordonné de rendre visite aux malades, de suivre les cortèges funèbres, de souhaiter à celui qui éternue que Dieu lui fasse miséricorde, de respecter nos serments, de porter secours à l’opprimé, de se rendre aux invitations qui nous ont été adressées et de saluer (nos frères).’’ (Rapporté par Boukhari et Muslim).

 

Et dans un hadith rapporté par : Ahmed {1/88}, At-Tirmidhi {2736}, Ibn Mâja {1433} et d’autres d’après ‘Ali Ibn Abî Tâlib (que l’agrément d’Allah soit sur lui) le Prophète (paix et salut sur lui) a ajouté sur le droit du musulman envers son frère qu’il faut aimer pour ce dernier ce qu’on aime pour soit même.

Cette fraternité exige d’apporté son aide à son frère et de ne pas être injuste à son égard :

–        Ibn Umar rapporte ces paroles de l’Envoyé d’Allah (paix et salut sur lui) : Le musulman est le frère du musulman, il ne se montre pas injuste à son égard et il ne le livre pas (à ses ennemis). Dieu aidera celui qui vient en aide à ses frères et Il soulagera d’un des tourments du Jugement Dernier celui qui soulage un musulman dans l’affliction. Quiconque scelle les défauts d’un musulman, Dieu scellera les siens le jour de la Résurrection. (Rapporté par Boukhari et Muslim).

 

 

L’injustice envers son frère coûte cher à un musulman au Jour du Jugement :

–        Abu Hurayra rapporte ces propos du Prophète (paix et salut sur lui) : ‘‘Que celui qui a offensé son frère dans son honneur ou de quelque autre manière, qu’il lui demande pardon immédiatement avant que n’arrive le jour où les dinars et les dirhams, ne seront d’aucune utilité. Sans quoi, s’il a à son actif de bonnes œuvres, elles lui seront ôtées dans une proportion relative à la gravité de l’offense. Et s’il n’a pas de bonnes œuvres à son actif il devra se charger des péchés de son frère.” Rapporté par Boukhari.

 

Pour la sauvegarde de cette fraternité le Prophète a interdit aux musulmans de se détester de s’enviez ou de rompre leurs relations :

–        Anas rapporte ces paroles de l’Envoyé d’Allah (paix et salut sur lui) : Ne rompez pas vos relations, ne vous ignorez pas, ne vous détestez pas, ne vous enviez pas, soyez des serviteurs d’Allah fraternels. Il n’est pas permis à un musulman d’ignorer son frère plus de trois jours (ou encore: de ne pas saluer son frère plus de trois jours). (Rapporté par Boukhari et Muslim).

 

Le Prophète (paix et salut sur lui) nous a donné un cadre général qui pourra sauvegarder cette fraternité dans le hadith suivant :

–        Selon Abou Hurayra (qu’Allah soit satisfait de lui), l’Envoyé d’Allah (paix et salut sur lui) a dit : Ne vous jalousez pas, n’enchérissez pas les uns sur les autres, ne vous haïssez pas n’agissez pas avec perversité les uns à l’égard des autres, ne concluez pas d’achats au détriment les uns des autres, soyez, ô serviteurs de Dieu!, tous frères, le musulman est frère du musulman, il ne l’opprime pas, ne l’abandonne pas, il ne lui ment pas, ne le méprise pas. La crainte de Dieu se trouve ici, il montra trois fois sa poitrine puis ajouta: Le pire de l’iniquité est que le musulman méprise son frère musulman. Tout ce qui appartient au musulman est interdit au musulman : son sang, son bien et son honneur. (Rapporté par Muslim)

 

Notre société est une société qui se base sur l’intérêt matériel, qui vise la maximisation du profit individuel. C’est sur cette base que les relations humaines sont instaurées. Tu es mon ami tant que je profite de toi. Tant que la personne ne me nourrit pas, je n’ai pas de compte à lui rendre même si c’était un père ou une mère. Cet égoïsme dans notre société a poussé les gens à demander plus que ce qu’il donne. Chacun parle de son droit et de ses intérêts sans tenir compte de ses devoirs envers l’autre.

Dans cette société quand l’individu a besoin de quelque chose, il sourit et insiste afin d’avoir ce qu’il veut, et de l’avoir le plus vite possible. Mais quand quelqu’un d’autre aura besoin de lui, il prend tout son temps avant d’agir, et ceci, sans aucune motivation.

Cette épidémie a affectée même les jeunes musulmans de France qui suivent certains courants et certains groupes car c’est les intérêts personnels qui dominent leurs principes. Ils ne possèdent pas de position fixe étant donné qu’elle peut varier selon les intérêts.

La mentalité de la réalisation du profit maximal est fréquent dans ce milieu au détriment des idéaux et des principes.

Par Cheikh Mousa