Sermon du Vendredi 6 décembre 2013 – خطبة الجمعة

  ORDONNER LE CONVENABLE  ET EMPECHER LE BLAMABLE

Par l’imam Moussa SANOGO

Au nom de Dieu, le Clément et le Très Miséricordieux. Louange à Dieu, Dieu de l’univers et de tous les hommes. Que sa grâce, Son salut, Sa miséricorde et Ses bénédictions soient accordés à son élu parmi Ses créatures, notre maître Muhammad, l’ultime Prophète et Messager ; ainsi qu’à sa famille pure et à tous ses Compagnons. Que sa miséricorde et son pardon soient accordés également à leurs successeurs et à tous ceux qui les suivent jusqu’au Jour Dernier.

Ordonner le convenable et empêcher le blâmable est une obligation pour la communauté musulmane.

Ordonner le convenable et empêcher le blâmable est un facteur de la réussite de la communauté musulmane dans ce bas monde et dans l’au-delà, Dieu dit (dans une traduction du sens) :

« Que soit issu de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront ».  Coran, Al Imran 3 v.104.

Ordonner le convenable et empêcher le blâmable c’est un signe fort de l’alliance entre les membres de la communauté musulmane.  Il faut que ces membres acceptent le conseil et considèrent celui qui ordonne le convenable et empêche le blâmable, comme un allié qui doit être remercié au lieu de s’acharner contre lui.

De plus, au sein de la communauté musulmane, il faut qu’on évite la question suivante : « Qui es-tu pour me donner ce conseil ? »  Afin  que  la réponse soit : « je suis ton allié », Allah dit (traduction du sens) :

«  Les  croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres ; il commande le convenable, interdisent le blâmable… » Coran, Al Tawba 9 v.71

Ordonner le convenable et empêcher le blâmable c’est l’un des facteurs principaux qui rendent la communauté meilleure, Allah a dit (traduction du sens) :

« Vous êtes la meilleure communauté qu’Il ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah ». Coran, Ali Imran 3 v.110

Ordonner le convenable et empêcher le blâmable constitue un soutien divin pour les musulmans, Allah dit (traduction du sens) :

« Allah soutient certes ceux qui soutiennent  (sa religion) . Allah est assurément Fort et Puissant. Ceux qui si Nous leur donnons la puissance sur terre, accomplissent la salât, acquittent la zakat, ordonnent le convenable et interdisent le blâmable ». Coran, Al Hadj  22 v.40-41

Le fait de délaisser l’ordre d’Allah  du fait d’ordonner le convenable et d’empêcher le blâmable apporte une malédiction pour la communauté, Allah dit (traduction du sens) :

« Ceux des enfants d’Israël qui n’avaient pas cru ont été maudits par la bouche de David et de Jésus, fils de Marie parce qu’ils désobéissaient et transgressaient. Ils ne s’interdisaient pas les uns aux autres ce qu’ils faisaient de blâmable. Comme est mauvais ce qu’ils faisaient ». Coran, Al Maida 5 v.78-79.

 Les conditions pour celui qui ordonne le convenable et empêche le blâmable :

–        La puberté : ordonner le convenable et empêcher le blâmable est obligatoire pour le pubert mais celui qui n’a pas encore la puberté pourra tout de même appliquer cet ordre s’il maîtrise le sujet concerné. Ainsi  les parents doivent l’enseigner à leurs enfants comme Luqman le Sage disait à son enfant : « Ô mon enfant, accomplis la prière, commande le convenable, interdis le blâmable et endure ce qui t’arrive avec patience. C’est là une résolution indispensable en toutes choses ! ». Coran, Luqman 31 v.17

–        L’islam : la personne doit être musulmane:  Les savants sont unanimes sur ces deux conditions.

–        L’intégrité doit-elle être une condition pour le musulman pour ordonner le convenable et empêcher le blâmable ?  pour répondre à cette question on dit que l’intégrité n’est pas une condition mais fait partie des règles de bienséance à observer lorsque l’on commande le convenable et désapprouve le blâmable, Allah dit (traduction du sens) :

«  Ô vous qui avez cru ! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? C’est une grande abomination auprès de Dieu que de dire ce que vous ne faites pas ». Coran, Les Rangs 62 v.2-3

« Commanderez-vous aux gens de faire le bien, et oubliez-vous-même de le faire alors que vous récitez le Livre ? Êtes-vous dépourvus de raison ? » Coran, La Vache 2 v.44

L’intégrité est importante dans la mesure où elle fait partie des règles de bienséances à observer, mais cela ne veut pas dire que l’on doit empêcher  la personne qui n’est pas intègre d’ordonner le bien et d’interdire le blâmable car en faisant cela on le privera d’un rappel  et d’une preuve contre lui.

Oumar ibn Abdel’Azziz  (R.A) a dit : «  si l’homme ne donne pas conseil à son frère jusqu’à ce qu’il devienne irréprochable et atteint tous les objectifs de sa création (adoration d’Allah) , personne ne fera rien de bien et il n’y aura ni l’ordre du convenable ni l’interdiction du blâmable et il y aura peu de prêcheur ainsi il y aura peu de personne qui donne des conseils sur la Terre ».

Il faut que la communauté musulmane cesse de dissuader les prêcheurs d’intervenir dans le convenable et la blâmable en prétextant que ce dernier n’est pas intègre afin de le justifier pour ne pas appliquer l’ordre d’Allah.

Les musulmans qui ordonnent le convenable et empêchent le blâmable doivent avoir trois qualités comme Soufyan Athawri dit :

–        Etre  tendre avec son frère en l’empêchant de faire le blâmable, sauf avec celui qui déclare avec fierté  son pêché et avec qui la tendresse n’a pas agit sur lui, Ibrahim (que le salut soit sur lui) dit à son peuple : « Fi de vous et de ce que vous adorez en dehors d’Allah ! Ne raisonnez-vous pas ? » Coran, Al Anbiya  21 v.67

–         Etre juste dans l’ordre donné

–        Connaître le convenable dans l’ordre  qu’on donne et le blâmable qu’on interdit

Abû Sa’id al Khudri – رضي الله عنه a dit : J’ai entendu l’Envoyé d’Allah  صلى الله عليه و سلم  dire :

« Quiconque constate un fait blâmable doit intervenir pour le corriger par la main, s’il n’est pas capable qu’il le fasse par la langue, s’il n’en est pas capable qu’il le désapprouve en son for intérieur, c’est là le degré le plus faible de la foi ». Hadith rapporté par Mouslim.

Dans ce hadith, le Prophète a montré trois étapes dans l’interdiction du blâmable :

1)     Par la main : quand on a la force et l’autorité nécessaire

2)     Par la langue : quand on n’a pas l’autorité de changer par la main

3)     Par le cœur : quand on n’a pas le pouvoir de le changer par la langue  ou quand  on pourra supporter les conséquences qui n’aura pas d’impact sur le reste de la communauté.